En février 2023, l’APUO a publié son analyse de la situation financière de l’Université. Rappelons que cette analyse contredit les positions de l’administration centrale selon lesquelles l’Université d’Ottawa traverse une crise financière et que cela justifie l’imposition de coupes aux budgets de fonctionnement des facultés et des services. Depuis ce temps, l’administration centrale continue de susciter la peur concernant la situation financière de notre université, et ce même si cette dernière a conservé sa cote de crédit AA2 auprès des agences de notation DBRS, Moody’s et S&P.[1] Moody’s définit une cote AA2 comme étant de qualité élevée et exposée à un très faible risque de crédit.[2]
Au printemps 2023, l’APUO a commandé une analyse externe des états financiers de l’université publiés entre 2017 et 2022. L’analyse a été complétée par Cameron et Janet Morrill, deux professeur.e.s de comptabilité de l’Université du Manitoba spécialisé.e.s dans la comptabilité financière et l’audit dans le secteur universitaire. Les deux ont dans le passé réalisé plusieurs analyses des finances d’établissements postsecondaires canadiens.
Leurs principales conclusions sont les suivantes :
- Les subventions de fonctionnement totales de l’UO ont diminué de 64 millions de dollars en 2018, ce qui équivaut à 17 % des subventions de fonctionnement de 2017, et n’ont pas changé de façon significative depuis. Cependant, d’autres sources de revenus, en particulier les droits de scolarité et les frais, ont performé de telle façon que les revenus totaux ont augmenté de 21 % depuis 2017. En outre, les droits de scolarité des étudiants internationaux ont joué un rôle déterminant pour compenser la baisse du financement provincial durant cette période.
- L’excédent total des produits sur les charges de l’UO a été volatil au cours des six dernières années, une volatilité en grande partie attribuable à des variations erratiques de la juste valeur de ses placements. L’excédent des produits d’exploitation sur les charges d’exploitation (apports et charges autres que l’amortissement, les intérêts et les variations de la juste valeur des placements) de l’UO a été constamment positif tout au long de cette période.
- La réserve de placements et d’encaisses non affectées de l’UO (à savoir les subventions gouvernementales, les droits de scolarité des étudiant.e.s et les revenus des services dits auxiliaires comme les résidences étudiantes, les services de conférence et de traiteur, ainsi que les librairies du campus)[3] a considérablement augmenté en 2020, mais est depuis redescendue aux niveaux d’avant 2020. Au 30 avril 2022 (fin de l’exercice 2021-2022), les placements et les encaisses non affectées s’élevaient à 774,2 millions de dollars.
- Le niveau de placements et d’encaisses non affectées de l’UO, ainsi que son rendement financier soutenu en matière d’exploitation, suggèrent que sa situation financière est solide et stable.
Les professeur.e.s Morrill et Morill concluent qu’en dépit d’importantes réductions du financement provincial, les activités de l’Université d’Ottawa ont été constamment rentables au cours des dernières années.
Nous invitons les membres à lire l’analyse complète ici.
L’Université d’Ottawa a publié ses états financiers de 2023 lors d’une réunion du Bureau des gouverneurs le 26 septembre dernier. L’APUO a demandé aux professeurs Morrill et Morrill une analyse de ces états financiers, qui vous sera acheminée dans les semaines à venir.
[1] Voir Résultats financiers 2022-2023, Université d’Ottawa, p. 47.
[2] Voir Moody’s Investor Service, Ratings and Definitions (seulement disponible en anglais)
[3] Les « placements et encaisses non affectées » peuvent être utilisés à toute fin compatible avec la mission de l’organisation et sont généralement ceux utilisés pour payer les dépenses de fonctionnement.