À la fin de septembre, le vice-recteur International et Francophonie, Sanni Yaya, a rendu public un rapport de synthèse intitulé Renouveau de la francophonie à l’Université d’Ottawa : une responsabilité collective. En plus de rendre compte des consultations menées le printemps dernier sur trois thèmes (la vie en français à l’Université d’Ottawa; les programmes universitaires et la recherche en français; les services administratifs et facultaires en français), ce rapport comprend également, à l’annexe c, le rapport d’étape du Plan d’action pour la francophonie adopté par l’Université en 2019, suite aux recommandations du Groupe de travail sur la francophonie à l’Université d’Ottawa présidé par la professeure Linda Cardinal.
L’administration centrale a été lente à reconnaître la fragilité du français et le déséquilibre linguistique sur le campus, et encore plus lente à redresser la situation. Toutefois, le Plan d’action de 2019, la création du vice-rectorat International et Francophonie, les consultations du printemps et le rapport de synthèse du mois dernier semblent être des pas dans la bonne direction.
Dans l’ensemble, le compte rendu des résultats des consultations n’est guère surprenant. Nous sommes depuis longtemps conscients et attentifs à la situation du français sur notre campus. Les défis associés à l’offre de cours et de programmes en français, à la valorisation de la recherche en français, à l’accès à des services en français et au financement du mandat francophone de l’Université sont considérables et biens connus. Le rapport énonce également des préoccupations relatives à une perception négative du fait français et à l’expression de propos irrespectueux et dénigrants à l’endroit des francophones et de la francophonie. L’APUO est troublée par cela et condamne avec force l’expression de tels propos. Nous continuons de rappeler régulièrement à l’employeur son obligation d’assurer un milieu de travail et d’apprentissage sain et sécuritaire, tout en lui proposant des manières de mieux assumer son rôle et ses responsabilités.
Le rapport a le mérite de nommer et rappeler les défis auxquels fait face l’Université, en plus de jeter les bases de ce qu’il appelle un « renouveau de la francophonie à l’Université d’Ottawa ». À la lecture du rapport, ce renouveau nous semble s’incarner en partie dans quelques orientations structurantes :
- Le caractère distinct de l’Université d’Ottawa réside très largement dans le fait qu’elle est à la fois une université de recherche (membre du Regroupement U15) et une université bilingue anglais/français qui joue un rôle particulier au sein de la francophonie ontarienne, canadienne et internationale. Il s’agit d’un atout à mettre en valeur et non d’un fardeau à porter.
- Le nouveau vice-rectorat International et Francophonie doit être doté de moyens financiers et humains plus importants, qui reflètent l’importance de son mandat.
- La francophonie est une responsabilité transversale que doit aussi assumer l’ensemble de l’administration centrale et qu’elle doit prendre en compte dans toutes ses actions.
- Le financement de la francophonie doit être transparent, assurer une reddition de comptes et refléter l’importance que lui attribue le mandat de l’Université.
La mise en œuvre du Plan d’action pour la francophonie de l’Université d’Ottawa a des implications importantes pour les conditions de travail des membres de l’APUO et les conditions d’apprentissage de nos étudiant.e.s. L’APUO entend veiller à ce que cette mise en œuvre se réalise de manière collégiale et permette à l’Université de consolider son caractère distinct et d’assurer son mandat avec brio.