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Mise à jour sur l’enjeu de la charge de travail

Le 6 novembre dernier, l’APUO tenait son deuxième Forum de réflexion et d’action stratégique (FRAS), qui portait sur la charge de travail des membres de l’APUO.[1] La rencontre visait à (i) partager de l’information sur cette question;  (ii) entendre les membres sur les causes et les effets de la surcharge de travail; (iii) discuter des moyens et stratégies collectifs à notre disposition pour faire face à cette situation. Une quarantaine de membres ont participé à la discussion d’une durée de deux heures. Au-delà de la spécificité des situations dans les différentes facultés, le partage d’information a permis de renforcer le constat global d’une augmentation insidieuse de la charge de travail des membres de l’APUO au cours des dernières années.

Les sources de cette surcharge les plus souvent mentionnées par les membres sont les suivantes :

  • L’implantation précipitée et déficiente de l’informatisation des fonctions de gestion de l’Université d’Ottawa.
  • La bureaucratisation croissante de l’Université d’Ottawa.
  • L’embauche d’un nombre insuffisant de membres du personnel de soutien.
  • L’accroissement du travail fantôme ou invisible.[2]
  • L’embauche d’un nombre insuffisant de professeur.e.s réguliers par rapport à la croissance du nombre d’étudiant.e.s aux cours des 15 dernières années.
  • Dans certaines facultés, les pressions de l’administration pour l’augmentation des admissions aux études supérieures ont été telles que des étudiant.e.s trop faibles ont été admis.e.s, entrainant une surcharge de travail considérable pour les professeur.e.s.

Les effets de la surcharge les plus souvent mentionnés par les membres sont les suivants :

  • La difficulté croissante à rencontrer toutes les exigences de notre travail.
  • La raréfaction du temps que les membres de l’APUO peuvent consacrer aux grandes missions universitaires (enseignement, recherche, service à la communauté).
  • L’affaiblissement du sentiment d’appartenance à l’Université d’Ottawa.
  • L’accroissement du niveau de stress et des problèmes de santé.[3]
  • La difficulté croissante à concilier vie professionnelle et vie personnelle. 

Au fil de la discussion, un consensus s’est dessiné à l’effet que notre réflexion et notre action sur la charge de travail devaient s’inscrire dans une analyse globale de la politique universitaire en Ontario et au Canada. Ainsi, puisque le tournant managérial et corporatif de l’université détermine fortement l’évolution récente de nos conditions de travail, il est impératif que toute mobilisation autour de l’enjeu de la charge de travail tienne compte de cette échelle de réalité.

Sur le plan des actions immédiates et à moyen terme, diverses avenues ont été évoquées, dont plusieurs sont déjà mises de l’avant :

  • Dans la foulée de la lettre conjointe sur la charge de travail de l’APUO et du syndicat du personnel de soutien (PSUO/SSUO) aux vice-recteurs Graham et Joyal, accroître la coopération intersyndicale sur l’enjeu de la charge de travail.
  • Continuer à faire le suivi de la lettre conjointe sur la charge de travail.
  • Selon l’évolution des discussions avec l’administration centrale, envisager des moyens de pression ponctuels pour s’opposer au travail fantôme ou invisible.
  • Contester la nouvelle méthode de gestion centralisée des embauches.

Pour faire suite aux réflexions du FRAS de novembre, l’APUO tiendra un FRAS sur la question de la gouvernance universitaire le mercredi 6 mars de midi à 14h00, au Tabaret 083. Pour un nombre croissant de syndicats de professeur.e.s et de bibliothécaires au Canada, il est maintenant bien établi qu’une participation accrue des professeur.e.s, des bibliothécaires, des étudiant.e.s et des employé.e.s à la gouvernance universitaire est essentielle pour renverser les tendances les plus délétères à la qualité de l’éducation et de la vie universitaire, qu’il s’agisse de la précarisation du travail, de l’accroissement du travail invisible, de la centralisation des décisions, de la bureaucratisation excessive ou de l’austérité comme mode de gestion. Nous vous reviendrons sous peu avec plus de détails concernant ce FRAS sur la gouvernance universitaire, mais vous pouvez vous y inscrire dès maintenant. Un lunch et du café seront servis lors de l’événement. Afin de prévoir assez de nourriture pour tous les participant.e.s, veuillez confirmer votre présence à partir d’Eventbrite.

Enfin, veuillez noter que l’administration centrale nous a récemment informé que son examen des processus administratifs et de soutien amorcé le printemps dernier en arrive à des conclusions similaires aux nôtres, à savoir que l’implantation de Concur à l’Université d’Ottawa est loin d’être optimale et que son utilisation devrait être confiée à une équipe d’employé.e.s spécialisé.e.s. Par conséquent, l’administration travaille présentement aux modalités de ce changement et nous a promis plus de détails d’ici le printemps. Nous vous informerons de la suite des choses dès que nous en saurons davantage.

L’APUO prend des mesures pour que ses événements soient accessibles à tous et toutes. Si vous avez besoin d’accommodements pour accéder ou participer pleinement à cette activité (y compris des accommodements alimentaires), veuillez communiquer avec Anne-Marie Roy (apuoco@uottawa.ca, 613-230-3659) au bureau de l’APUO au plus tard trois (3) jours ouvrables avant la réunion ou l’événement.  


[1]Le premier FRAS s’est tenu le 24 avril 2018 et portait sur la situation financière de l’Université d’Ottawa.[2]Rappelons que le travail « fantôme » ou « invisible » désigne le déplacement de tâches pour lesquelles des personnes sont payées vers des personnes qui font un tout autre travail et auxquelles viennent s’ajouter ces tâches. L’introduction de la plate-forme en ligne Concur pour le remboursement des dépenses professionnelles (RDP) et des frais de voyages représente un bon exemple d’un tel déplacement de tâches, des employés de soutien vers les membres de l’APUO.[3]Rappelons qu’en 2007, dans une grande enquête pour l’ACPPU intitulée Le stress professionnel parmi le personnel académique d’université au Canada, Catano et al. concluaient déjà que « le niveau général de stress du corps professoral employé par les universités canadiennes est très élevé », concordant « avec les résultats d’études semblables menées au Royaume-Uni et en Australie »et entrainant des problèmes de santé (Catano et al. 2007 : 3-4).