L’APUO est révoltée par l’annonce de la suppression de 28 programmes de premier et de deuxième cycles en français et de 41 programmes en anglais dans les domaines des arts, des affaires, de l’éducation, des soins de santé, des sciences et des sciences sociales à l’Université Laurentienne, la perte de plus d’une centaine de postes de professeur.e.s contractuel.le.s, permanent.e.s ou menant à la permanence, et de personnel de soutien, ainsi que l’impossibilité pour environ 10 % des étudiant.e.s de premier cycle de compléter leur diplôme. La situation de l’Université Laurentienne est le résultat à la fois d’un processus de restructuration qui s’est déroulé en grande partie de manière secrète, ses dirigeant.e.s ayant choisi de demander la protection contre les créanciers en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), d’une crise financière et de gouvernance de longue date dans le secteur de l’éducation postsecondaire en Ontario, et d’une gestion institutionnelle lamentable. Nous sommes consternés par les actions de la haute direction de l’Université Laurentienne et par l’inaction du gouvernement Ford qui a refusé d’intervenir dans ce dossier alors qu’il était au fait des difficultés financières de l’Université depuis des mois.
Avec son mandat tri-culturel soutenant les communautés francophones, anglophones et autochtones du nord de l’Ontario, l’Université Laurentienne est depuis longtemps perçue comme une institution unique. Voici quelques-uns des programmes importants affectés par les compressions annoncées:
- Le programme de sage-femme, qui est l’un des six en Amérique du Nord, et le seul programme de ce type dans le nord de l’Ontario ;
- Le département des études autochtones, un département fondateur dans ce domaine ;
- L’École de l’environnement, un chef de file mondialement reconnu en matière d’assainissement de l’environnement ;
- Les programmes d’éducation de niveau intermédiaire et supérieur en langue française, au premier plan de la formation des enseignant.e.s francophones des écoles de la province; et
- Le programme de soins infirmiers en français, qui jouait un rôle clé dans la formation des professionnel.le.s de la santé francophones.
La suppression de ces programmes et de nombreux autres limitera les possibilités éducatives et professionnelles offertes aux communautés francophones, autochtones et du nord de l’Ontario et aura des conséquences négatives sur les services essentiels et publics offerts dans la région et dans toute la province. La situation actuelle souligne la nécessité d’un système d’éducation postsecondaire public bien financé, régi par des structures démocratiques, transparentes et responsables qui protègent l’intégrité académique.
L’AUPO est solidaire des centaines de professeur.e.s et membres du personnel dont le sort est en jeu, ainsi que des communautés francophones, autochtones et du nord qui subiront les conséquences de cette décision pour les années à venir.
Compte tenu de leur responsabilité dans le déclenchement de cette crise et la mise à mal d’une université publique, nous nous joignons à l’Union des associations des professeur.e.s des universités de l’Ontario (UAPUO), à l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne (l’APPUL) et à plusieurs autres associations de personnels académique pour demander:
1. la démission immédiate : du ministre des Collèges et Universités, Ross Romano ; du recteur de l’Université Laurentienne, Robert Haché ; de la provost et vice-rectrice aux études, Marie-Josée Berger ; de la vice-rectrice à l’administration Lorella Hayes ; du président du conseil des gouverneurs Claude Lacroix ; et du secrétaire général Serge Demers ; et
2. au gouvernement Ford de fournir un financement immédiat et à long terme à l’Université Laurentienne pour mettre fin à sa demande d’insolvabilité actuelle et assurer son avenir.
Vous pouvez consulter la déclaration de l’UAPUO ici.