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Éducation postsecondaire sous attaque – le personnel académique et les étudiant.e.s ripostent 

Table des matières

  1. Suspension des inscriptions et résistance des membres à l’Université d’Ottawa
  2. Appel à la solidarité de la Carleton University Academic Staff Association (CUASA)
  3. Les travailleurs.euses et les étudiant.e.s de l’Université York s’opposent aux suspensions
  4. Ingérence gouvernementale sans précédent sur les campus de la Nouvelle-Écosse

Partout dans la province et dans le pays, comme sur notre propre campus, l’éducation postsecondaire est régulièrement attaquée depuis quelques années. Des lois néfastes, un sous-financement gouvernemental chronique et des administrations déconnectées qui prennent des décisions contraires aux missions d’éducation et de recherche des universités ont contribué à une crise de l’éducation postsecondaire dans l’ensemble du pays. Le personnel académique et les étudiant.e.s ripostent. Ce bulletin décrit la résistance à ces attaques à l’Université d’Ottawa, à l’Université Carleton, à l’Université York et en Nouvelle-Écosse. 

1) Suspension des inscriptions et résistance des membres à l’Université d’Ottawa

Invoquant un faible nombre d’inscriptions, le décanat de la Faculté des arts a annoncé en 2020 une suspension initiale du baccalauréat spécialisé en traduction de quatre ans de l’École de traduction et d’interprétation de l’Université d’Ottawa, à compter de l’année universitaire 2021-2022. La Faculté a ensuite procédé à d’autres suspensions, en décembre 2022, pour presque tous les programmes offerts. Grâce à la réaction rapide des membres de l’École de traduction et d’interprétation, leurs programmes de doctorat et de maîtrise en interprétation de conférence (M.I.C) ont été sauvés, mais la majorité de leurs programmes sont toujours suspendus. De plus, en raison du plafond imposé par le gouvernement fédéral aux étudiant.e.s internationaux, qui constituent la majorité des candidat.e.s au programme de doctorat de l’École, le vice-doyen chargé des programmes a annoncé en octobre 2024 que les inscriptions étaient à nouveau suspendues. Par conséquent, le M.I.C est actuellement le seul programme de l’École pour lequel les inscriptions n’ont pas été suspendues.

L’approche de l’administration à l’égard des programmes de l’École de traduction et d’interprétation a non seulement créé un climat de confusion, laissant croire à la fermeture complète de l’École, mais elle constitue également une attaque directe à la mission et aux responsabilités de l’Université d’Ottawa en matière de protection et de promotion du bilinguisme et de la francophonie.

Les membres de l’École de traduction et d’interprétation luttent maintenant pour obtenir l’autorisation de modifier leurs offres de programmes à la maîtrise et au doctorat afin qu’ils puissent être en ligne et accessibles à un plus grand bassin d’étudiant.e.s potentiel.le.s. Les membres espèrent que cela, en plus d’une nouvelle maîtrise de traduction à orientation professionnelle qui devrait être lancée en 2026, aidera l’école à se remettre des suspensions délétères imposées par l’administration.

Au cours des dernières négociations collectives, l’APUO a soumis des propositions visant à confirmer le rôle du Sénat dans les suspensions d’inscription aux programmes, propositions que l’employeur a rejetées.

2) Appel à la solidarité de la Carleton University Academic Staff Association (CUASA)

L’Association du personnel académique de l’Université Carleton (CUASA) négocie avec son employeur depuis cinq mois. Elle est confrontée à beaucoup des mêmes problèmes que les membres de l’APUO, tels que l’augmentation du nombre d’étudiant.e.s par classe, la diminution du nombre d’assistant.e.s d’enseignement et la réduction du personnel de soutien. Les membres de CUASA se battent en plus pour l’inclusion des services de santé mentale dans leurs avantages sociaux et pour des salaires plus justes.

CUASA a lancé une pétition et demande aux autres associations de professeur.e.s d’y apporter leur soutien. Nous encourageons les membres à répondre à l’appel à la solidarité en signant ici.1

3) Les travailleurs.euses et les étudiant.e.s de l’Université York s’opposent aux suspensions

À 17 h, le vendredi 14 février, l’Université York a annoncé la suspension temporaire des nouvelles admissions dans 20 programmes, ce qui a suscité l’inquiétude du corps professoral, des bibliothécaires, du personnel et des étudiant.e.s qui craignent que ces suspensions ne soient utilisées pour justifier de futures abolitions de programmes. La York University Faculty Association (YUFA), la York Federation of Students (YFS) et l’ensemble de la communauté universitaire se sont rapidement mobilisés pour s’opposer à ces suspensions.

La YUFA a également appelé les autres associations du pays à écrire à l’administration de York pour dénoncer ces suspensions. L’APUO a envoyé une lettre aux administrateurs.trices de York condamnant la suspension des 20 programmes et a adopté une motion soutenant les efforts de la YUFA pour faire annuler la décision.

Le 27 février, le Sénat de l’université a voté pour repousser la suspension des programmes jusqu’à ce qu’un « cadre d’orientation pour l’évaluation de la durabilité des programmes ait été examiné et approuvé par le Sénat ».2  Un groupe de sénateurs de l’Université de York demande une révision judiciaire de la décision de l’administration de suspendre les programmes et, lors de l’assemblée générale du 19 mars, les membres de la YUFA ont voté à 99% en faveur d’une motion de non-confiance à l’égard de la haute administration et du Bureau des gouverneurs de l’Université de York.

L’APUO continue de soutenir l’appel de la communauté de York à annuler les suspensions d’inscription aux 20 programmes.  Vous pouvez participer à cette action en écrivant à la haute administration et au Bureau des gouverneurs de York.

4) Ingérence gouvernementale sans précédent sur les campus de la Nouvelle-Écosse

En Nouvelle-Écosse, les professeur.e.s, bibliothécaires, travailleurs.euses et étudiant.e.s s’organisent pour répondre au très mal nommé projet de loi 12 – An Act Respecting Advanced Education and Research, qui aurait un profond impact sur le système postsecondaire de la province. L’Association of Nova Scotia University Teachers (ANSUT) a publié un document d’information3 expliquant en détail comment le projet de loi 12, s’il était adopté, « accorderait au ministre de l’Éducation postsecondaire un pouvoir sans précédent sur la gouvernance des universités, les priorités de la recherche et la prise de décision institutionnelle », y compris le pouvoir complet de diriger les priorités de recherche, le pouvoir de restructurer les bureaux des gouverneurs des universités et de nommer jusqu’à 50 % des membres, et la capacité de forcer toute université à mettre en place un plan de revitalisation.

Ce projet de loi menace non seulement les professeur.e.s et les étudiant.e.s néo-écossais, mais il s’agit d’un dangereux précédent pour l’ensemble du pays.L’ANSUT a également lancé une campagne pour s’opposer au projet de loi 12, qui comprend un appel à la solidarité des professeur.e.s et des travailleurs.euses des universités à travers le Canada. En particulier, l’ANSUT encourage ses collègues universitaires à envoyer une lettre au premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, et au ministre de l’Éducation postsecondaire, Brendan O. Maguire. Ajoutez votre voix au chœur grandissant des travailleurs.euses universitaires et des étudiant.e.s qui s’opposent au projet de loi 12!


1. Seulement disponible en anglais puisque l’Université Carleton est unilingue anglophone.

2. Sénat de l’Université York, 27 février 2025, Meeting Synopsis, p. 2 : https://www.yorku.ca/secretariat/wp-content/uploads/sites/107/2025/03/Senate-synopsis-20250227.pdf

3. Seulement disponible en anglais.